L'ouverture de la pêche aux truites est un évènement très attendu par les pêcheurs. C'est une occasion de retourner sur les rivières et les ruisseaux qu'ils affectionnent, de partager des bons moments entre amis et surtout, de se mesurer à la reine des eaux douces : la truite. Pour réussir cette ouverture, il est important d'avoir une bonne préparation et une connaissance des différentes techniques de pêche en fonction des lieux.
I. Le choix du parcours
Lorsqu'il s'agit de pêcher la truite au leurre en rivière, le choix du parcours est d'une importance cruciale. Chaque tronçon de rivière présente des caractéristiques distinctes qui influencent directement les chances de succès de la pêche. Il est essentiel de prendre en compte des éléments tels que la profondeur, la vitesse du courant, la présence de structures (comme les rochers, les arbres immergés ou les caches) ainsi que le niveau d'eau du jour et des semaines précédentes.
En optant pour le bon parcours, vous maximisez vos opportunités de croiser des truites actives et en quête de nourriture. Prenez le temps d'observer le cours d'eau, repérez les courants, les remous, les caches et les zones de soleil, car ce sont les lieux de prédilection des truites.
Il est également important de considérer la réglementation en vigueur. Certains parcours peuvent être soumis à des règles spécifiques, telles que des zones de no-kill, des périodes d'ouverture et de fermeture particulières, ou des restrictions sur les leurres autorisés. Veillez à respecter scrupuleusement ces règles pour préserver les ressources halieutiques et contribuer à la durabilité de la pratique de la pêche.
En règle générale, les truites d'ouvertures sont "plus faciles" (mais ça dépend hein !). En effet, le calme et la tranquillité de la fermeture auront eu légèrement raison de leur méfiance, mais pas pour longtemps. Sortant de la fraie, les belles truites doivent reprendre des forces. C'est là qu'il faut faire attention : avec la pratique du wading, il faudra faire attention à ne pas marcher sur les frayères. Ce sont des zones de gravier fin et propre, souvent en bordure. Si vous avez un doute, mieux vaut passer plus loin.
En adaptant votre approche en fonction du parcours choisi, vous augmenterez vos opportunités de capturer de belles truites et vivrez des expériences mémorables au cœur de la nature.
1. Pêcher en petits ruisseaux en montagne
Lors de la pêche en petit ruisseau de montagne, il est important d'adopter une approche discrète et légère pour ne pas effrayer les truites. Il est recommandé d'utiliser une canne courte et légère, avec une ligne fine et un bas de ligne discret. Les lancers doivent être précis et courts pour ne pas effrayer les truites. L’eau étant froide et les rives enneigées, il faudra les chercher au plus souvent dans les caches. Mais attention à ne pas négliger les endroits au soleil avant que la neige ne commence à fondre !
Au niveau des leurres, la cuiller tournante reste un classique pour pêcher en montagne. Les modèles de petite taille (entre 0 et 2) seront les plus adaptés pour ces cours d'eau étroits. Les leurres souples (teignes, vers, larves, etc.) peuvent également être utilisés avec succès car ils imitent parfaitement les petits insectes qui constituent la principale source de nourriture des truites dans les ruisseaux de montagne. On retrouve également les cuillers micro-ondulantes, qui permettent de pêcher creux par eau froide, très efficaces dans ces conditions. Enfin, de façon à proposer de plus grandes bouchées à Dame Fario, il est possible d’utiliser des poissons nageurs de 30 à 50mm en dérive avec des Twitch, pour pêcher plus lentement.
En résumé, pour réussir sa pêche en petit ruisseau de montagne, il est important de :
- Utiliser des leurres légers et discrets, comme les micro-ondulantes, les cuillers tournantes de petite taille et des PN.
- Adopter une approche discrète et légère.
- Faire des lancers précis.
2. Pêcher dans les rivières en plaines
Pêcher dans les rivières en plaines est une autre stratégie de pêcher la truite aux leurres lors de l'ouverture. Les rivières en plaines sont souvent plus larges et plus profondes que les petits ruisseaux en montagne ; et surtout l’eau est plus chaude car moins soumise à la fonte des neiges.
Les leurres les plus utilisés dans ce type de rivière sont les cuillers tournantes et les poissons nageurs. Les cuillers tournantes sont très efficaces car elles déclenchent l’agressivité des poissons. L’eau étant plus chaude, les truites seront plus à-mêmes de se déplacer. Les poissons nageurs offrent aussi une bonne alternative car ils imitent également les proies de la truite et peuvent être très efficaces lorsqu'ils sont utilisés en animation lente. On entend par là deux animations :
- La pêche en aval en laissant le courant porter le leurre avec quelques twitchs et des pauses.
- La pêche en amont en dérive qui consiste à jeter à ras d’un obstacle et à laisser dériver le leurre naturellement ( sans mouliner ) tout en lui appliquant des petits twitchs canne haute.
Pour pêcher dans les rivières en plaines, il est important de rechercher à la fois dans les zones d'eau plus profonde, comme les fosses, qui offrent un abri naturel pour la truite mais aussi en tête de courant, qui est un poste clef où arrive la nourriture et où les truites se sentent en sécurité. Il est également important de pêcher les bordures et les zones où l'eau se brise contre les obstacles naturels tels que les rochers et les branches.
En somme, il ne faut négliger aucune zone car les truites ont un intérêt à trouver dans chacune d’entre elles.
En résumé, pour réussir sa pêche dans ces conditions, il faut :
- Utiliser des leurres polyvalents, comme les leurres de type cuillers tournantes légères et poissons nageurs à twitcher.
- Ne négliger aucune zone de pêche car elles sont toutes autant propices à la présence de truites.
3. Pêcher dans les grandes rivières
Enfin, la dernière façon de pêcher la truite aux leurres lors de l'ouverture est de pêcher dans les grandes rivières. Les grandes rivières sont souvent très larges et offrent beaucoup d'espace pour la truite. L’eau y est relativement chaude (toujours plus qu'à 1800m), ce qui incite les truites à se déplacer pour se nourrir.
Personnellement, les leurres les plus efficaces sont les poissons nageurs type jerk. Un petit assortiment de taille entre 55 et 80mm sera utile pour pêcher tous les postes. L'eau étant quand même plus froide qu'en été et les truites moins mobiles, les cuillers ondulantes et des leurres souples permettront de pêcher plus creux. En cas de refus systématiques, un leurre souple ultra réaliste pourra les décider.
Remarque : Un poisson nageur avec une nage serrée est à privilégier dans le but de prendre des beaux poissons. Pour les tailles vous pouvez utiliser du 50 à 75mm, voire plus ( le 50 étant le plus polyvalent et le plus performant en termes de touches de toutes tailles alors que les plus gros vont d'avantage sélectionner les attaques ).
Pour pêcher dans les grandes rivières, il est important de ne négliger aucune zone et surtout ne pas avoir peur des forts courants. Si les poissons semblent actifs, la pêche en remontant peut être privilégiée, tandis que si les conditions sont difficiles il est préférable de pêcher en descendant, en dérive. En effet, cela permettra de ralentir la pêche et les animations tout en insistant sur les zones intéressantes.
En résumé, pour réussir sa pêche dans ces conditions, il faut :
- Opter pour des leurres de grande taille et nageant profondément pour atteindre les truites en eaux profondes.
- Les leurres de type cuillers ondulantes et leurres souples sont recommandés mais le modèle phare reste tout de même le poisson nageur.
- Ne négliger aucune zone de pêche.
II. Le matériel
Le matériel ne fait pas le pêcheur, mais il y contribue tout de même. Un combo adapté et de qualité permet de pêcher plus à l'aise, de mieux ressentir ce qui se passe au fond, de mieux contrôler le leurre... bref, à mieux pêcher quoi, et ça se ressent sur les touches.
1. Quel fil choisir ? Nylon ou tresse ?
Personnellement, je pêche la truite exclusivement en nylon en 18/100. Plus élastique, il encaisse mieux les à-coups des combats et le frottement sur les rochers (dans une certaine mesure). Le nylon limites les casses et les décrochés, surtout avec les nylon moderne qui tiennent 3.5kg voir plus ! La contrepartie est qu'il vrille et vieilli plus vite. Il faudra donc le changer plus souvent et même plusieurs fois par saison.
J'ai essayé la tresse (avec bas de ligne en fluoro) pendant une année : le ressenti est incomparable, on est plus précis mais j'ai cassé plusieurs fois sur des truites plutôt modeste. En effet, la tresse résiste moins à l'abrasion et aux coups de tête des truites. En parlant d'abrasion, un problème de la tresse est qu'il est difficile de voir s'il y a un défaut à cause d'un frottement par exemple contrairement au nylon qui perd en transparence et devient très râpeux au touché... alors retour au nylon !
2. La canne à pêche
En théorie, il faudrait plusieurs cannes, chacune étant adaptées à une situation : une petite et légère pour les ruisseaux, une longue et puissante pour la grande rivière... Je préfère utiliser une seule canne polyvalente qui une fois bien prise en main sera tout aussi adaptée. Voici les caractéristiques d'une canne polyvalente, très dure à trouver mais une fois acquise, on ne s'en passe plus.
- 210cm
- Action "à la japonaise" : une canne entre le Fast et le Médium Fast, je m'explique. C'est une canne qui sera Fast sur des animations de poissons nageurs pour garder la précision (action de pointe) mais qui va devenir plus parabolique pour les lancers sous la canne, pour l'utilisation de leurres qui tire dans la canne et pour les combats. C'est là où elle se comportera comme une médium fast : plus parabolique donc moins de décrochés.
- Puissance 3-10g ou 3-15g (polyvalent)
- Une poignée longue pour ne pas se fatiguer trop vite sur les journées à rallonges
Ici l'Occitane UL !
3. Le moulinet
Le moulinet est souvent négligé mais c'est aussi un élément essentiel pour bien pêcher. Le choisir peut être difficile vu le choix et toutes les caractéristiques différentes (taille, ratio, nombre de roulement...). Il faut regarder en premier lieu la taille est l'adaptée à la canne. En général, une taille entre 1000 et 2000 pour la truite est idéale car facile à trouver dans des prix correct et polyvalente.
Ensuite le ratio : c'est le piège ! Le ratio indique le nombre de tour du pick-up avec un tour de manivelle.
Comment lire un ratio ? Par exemple, pour un ratio de 6.2/1 cela signifie que le pick-up fait 6.2 fois le tour de la bobine pour 1 tour de manivelle.
En toute logique, plus le ratio est élevé et plus le moulinet rembobine vite. MAIS ! La vitesse de récupération va aussi dépendre de la taille du moulinet.
Exemple extrême (sans citer de marque mais ce sont des chiffres officiels) :
- Un moulinet taille 1000 avec un ratio de 6.2/1 rembobine 77cm par tour de manivelle.
- Un moulinet taille 2000 avec un ratio de 5.8 (donc inférieur) rembobine 84.7cm par tour de manivelle.
Pour le choix du moulinet, le plus important n'est pas le ratio mais la récupération par tour de manivelle ! Pour ma part, j'utilise toujours des moulinets supérieurs à 80cm par tour de manivelle ce qui semble adapté à nos fortes rivières pyrénéennes.
Enfin, les roulements. Ils vont simplement contribuer à la longévité du moulinet et au confort de pêche.
IV. Le bon coloris
Lors de l'ouverture, il peut être utile d'utiliser des leurres avec des coloris très visibles pour attirer l'attention des poissons. Les poissons n'ont pas été sollicités depuis 6 mois, leur méfiance a diminué, il faut en profiter. Les leurres de couleurs vives comme le jaune/doré, le rouge et surtout le orange peuvent être particulièrement efficaces. En effet, ces couleurs sont très perceptibles dans l'eau et peuvent attirer l'attention de la truite, surtout si l'eau est claire ou si les conditions météorologiques sont ensoleillées.
Les leurres avec des couleurs contrastantes peuvent également être utilisés, comme les leurres à dos sombre et à ventre clair. Parfois, le blanc est très efficace en début de saison, surtout quand il n'y a pas trop de fonte des neiges.
Il est important de garder à l'esprit que les préférences de couleurs des truites peuvent varier en fonction des conditions de pêche, il est donc recommandé de changer régulièrement de coloris pour trouver celui qui fonctionne le mieux.
Pour ma part, je ne crois pas au "petit détail sur le coloris qui fait que" mais plutôt en l'aspect général du leurre. J'ai remarqué que les leurres avec des flans jaunes/dorés/marrons naturels sont preneurs toute l'année. Suivant les jours, les truites seront d'avantages sur un ventre blanc, orange, rouge, ou même gris foncé, mais toujours en gardant des flans jaunes !
Même chose côté cuiller, même si le bleu peut sortir du lot par eaux de neige.
A noté que toutes les remarques sur les coloris ne valent rien si l'on n'utilise pas le bon leurre. Un type de leurre est fait pour pêcher un type de poste : par exemple un leurre en 65mm qui descend à 1m de profondeur n'a pas sa place dans un ruisseau d'un mètre de large. A contrario, un petit leurre qui pêche sous la surface ne passera pas au bon endroit sur une grande rivière pleine d'eau. Le choix du leurre en fonction du poste est bien plus important que tout le reste car ca va vous permettre de bien y passer, bien pêcher et de prendre du poisson. Dame fario ne donne pas le droit à l'erreur !
V. Notre petit secret : une imitation de vairon manié
Le vairon manié est une très vieille technique qui n'a plus à faire ses preuves. Tout au long de l'année et surtout en début de saison, elle permettra de prendre du poisson, souvent des belles méfiantes et même des barbeaux. Quand les journées sont compliqués, c'est une technique idéale.
Le problème du vairon est qu'il faut le pêcher (ou l'acheter), le mettre sur une monture, faire 10 lancers et le changer car il sera explosé.
Pour remédier à cela, nous avons mis au point le Redoutable, une imitation parfaite de vairon. Elle nous permet d'éviter les problème d'approvisionnement, de stockage et de transport des vairons tout en ayant une durée de vie bien supérieure. Niveau montage, il est possible de l'adapté sur une tête plombée, une micro godille mais mon montage préféré reste un classique : le montage planant. On enfile le leurre avec une aiguille, un hameçon à l'arrière et une chevrotine (plomb fendu) en tête.
De cette façon, le leurre ne nage pas droit mais sur le flan, comme un vairon malade qui se laisse porter par le courant. Quand la pêche est difficile ou qu'on recherche des beaux poissons, le Redoutable est une très bonne alternative au vairon ! En général, une simple chevrotine de 3g suffit mais il arrive de monter à 5g pour les fosses en grandes rivières.
Si jamais, on vous mets la fiche produit ICI !
VI. Conclusion
La pêche de la truite aux leurres lors de l'ouverture est souvent difficile mais peut être optimisée si elle est effectuée correctement. Il est important de choisir les bons leurres en fonction des conditions de l'endroit où vous pêchez. Il est tout aussi important de bien choisir son parcours en fonction des conditions climatiques. Plus l’eau sera froide, moins les poissons seront actifs. Au contraire, plus l’eau se réchauffe, plus les phases alimentaires des poissons seront longues. Il faudra donc adapter votre parcours de pêche à ces conditions. Il faut bien tenir compte de la fonte des neiges environnantes pour déterminer la “chaleur” de l’eau. S’il y a encore beaucoup de neige visible, c’est qu’elle n’a pas trop fondu...